Centre National De La Musique : nomination de Jean-Philippe Thiellay

La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs (Sacem) salue la nomination de Jean-Philippe Thiellay comme président du futur Centre national de la musique (CNM), à partir du 1er janvier 2020.

La Sacem tient, tout d’abord, à remercier chaleureusement Catherine Ruggeri pour le travail remarquable qu’elle a accompli en tant que préfiguratrice du futur CNM. Son engagement et son sens de l’écoute ont permis de créer une dynamique commune aux acteurs de la filière musicale. Son énergie et sa détermination ont facilité les conditions de succès du futur CNM.

La Sacem réaffirme son attachement au projet de Centre national de la musique qui sera un outil crucial au développement et au rayonnement de la musique. Elle tient d’ailleurs à saluer les dirigeants du Bureau Export, du Fonds pour la Création Musicale (FCM) et du Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles (Irma), Marc Thonon, François Chesnais et Gilles Castagnac, qui ont apporté de façon continue leur pleine coopération à la mission de préfiguration du futur CNM.

Néanmoins, des étapes importantes restent à franchir. À commencer par la question centrale du financement public, supplémentaire, significatif et pérenne, dont la filière musicale a un besoin urgent. Le budget annoncé dans le cadre de la loi de finances, soit 7,5 millions d’euros supplémentaires en 2020 au démarrage du CNM, doit être considéré comme la première étape d’une plus grande ambition pour répondre aux besoins de manière durable.

A quelques semaines de la création du nouvel établissement public, il devient urgent d’apporter des réponses claires et définitives aux interrogations relatives à son fonctionnement, sa gouvernance, son financement et la représentativité de toutes les esthétiques et de tous les métiers de la filière musicale en son sein.

 

« Nous saluons l’arrivée de Jean-Philippe Thiellay dont l’expérience sera un gage de réussite pour le CNM, mais tout reste à faire. Les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique attendent du nouvel établissement public qu’il prenne enfin pleinement en compte la création, sa diversité et son économie, tant dans les mécanismes d’aides qui restent à inventer que dans les études qui devront être menées. »
Bruno Lion, éditeur, président du Conseil d’administration.

 « La Sacem reste plus que jamais disponible pour ouvrir un dialogue constructif et approfondi au sein du Conseil d’administration du CNM. Mais elle restera vigilante pour défendre les intérêts des auteurs, compositeurs et éditeurs, main dans la main avec les organisations professionnelles :  la CEMF, la CSDEM, EIFEL, la GAM, le SNAC, l’UCMF, l’UNAC et l’ULM.»
Jean-Noël Tronc, directeur général-Gérant.

 

Les secteurs de la musique représentent une source de revenus pour plus de 256 000 personnes[1] en France aujourd’hui. Ils jouent un rôle majeur sur tous les plans : social, sociétal, culturel, économique. Or, la musique est l’un des parents pauvres de nos politiques culturelles, comme l’avaient déjà constaté Roch-Olivier Maistre dans son rapport sur le projet de CNM fin 2017, puis les députés Emilie Cariou et Pascal Bois dans leur rapport de préfiguration du CNM publié en février 2019.

Les organisations professionnelles représentantes des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique et la Sacem, ont fait part de leurs attentes. Elles veilleront au sein du Conseil d’administration et des différentes instances du CNM à la défense de la création.

Ensemble, dans le cadre de la mission de préfiguration, les organisations professionnelles et la Sacem, ont également exprimé leurs propositions :

  • Créer un fonds de soutien aux auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, financé sur fonds publics, comme l’avaient préconisé les députés Emilie Cariou et Pascal Bois dans leur rapport ;
    La mission de préfiguration avait confirmé que cette proposition était retenue et figurerait dès 2020 au rang des priorités du futur CNM.
  • Orienter les programmes d’aide à l’export pour mieux répondre aux besoins des auteurs, compositeurs et éditeurs dans leur développement international ;
    Avec une croissance des exportations de biens culturels de +16% depuis 2013[2], les industries culturelles et créatives (ICC) font deux fois mieux que la moyenne des exportations françaises tous secteurs confondus. Or, la musique reste l’une des moins soutenues alors même que l’importance vitale du spectacle vivant justifie un engagement plus fort.
  • Mettre en place un crédit d’impôt en faveur de l’édition musicale ;
    Il n’est pas normal que les éditeurs soient les seules entreprises de l’économie de la musique à être exclus d’un dispositif par ailleurs vertueux. Les auteurs et les compositeurs sont dès lors également pénalisés.
  • Placer l’innovation et les nouvelles technologies au cœur de la stratégie du CNM ;
    Catherine Ruggeri avait fait sienne l’idée, lancée pour le CNC, d’une blockchain de la filière musicale. Le futur fonds pour les ICC géré à la BPI, pour un montant de 225 millions d’euros, annoncé par le Président de la République le 13 mai 2019 à l’Elysée, devra notamment pouvoir contribuer à la dynamique d’innovation de la filière musicale.
  • Doter le CNM d’un observatoire de l’économie de la musique et d’un pôle d’études afin d’accompagner les mutations du secteur.
    Avec la question désormais centrale de la nécessaire transparence des grandes plateformes de streaming musical et de leurs algorithmes, qui jouent un rôle croissant dans le succès des œuvres, des artistes et donc de la création musicale française, le futur CNM devra, dès le débat engagé sur la loi audiovisuelle, peser pour que la France ne rate pas l’impérative adaptation de son cadre de régulation à ce défi majeur.

 

La Sacem espère que Jean-Philippe Thiellay mettra toute son expérience et son expertise au service de la création musicale dans sa diversité, en s’appuyant sur le travail accompli par l’équipe de préfiguration du futur CNM. Elle compte sur son engagement et son implication pour se saisir rapidement des sujets et mener une politique ambitieuse et pérenne à la tête du futur CNM. La Sacem est disponible pour y apporter sa contribution.

 

[1] Source : 3e Panorama des Industries Culturelles et Créatives en France – Etude France Créative / EY

[2] 3e Panorama des Industries Culturelles et Créatives en France – Etude France Créative / EY

A propos de la Sacem

La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) a pour vocation de représenter et défendre les intérêts de ses membres en vue de promouvoir la création musicale sous toutes ses formes (de la musique contemporaine au jazz, rap, hip-hop, chanson française, musique de films, musique à l’image…) mais également d’autres répertoires (jeune public, humour, poésie, doublage-sous titrage…).

Sa mission essentielle est de collecter les droits d’auteur et de les répartir aux auteurs, compositeurs et éditeurs dont les œuvres ont été diffusées ou reproduites. Organisme privé, la Sacem est une société à but non lucratif gérée par les créateurs et les éditeurs de musique qui composent son Conseil d’administration.
Elle compte 169 400 membres dont 20 550 créateurs étrangers issus de 167 nationalités (4 365 nouveaux membres en 2018) et représente plus de 140 millions d’œuvres du répertoire mondial.

Des plateformes de streaming en passant par les médias audiovisuels ou encore les salles de concerts ou les restaurants, la Sacem compte

506 000 clients qui diffusent ou reproduisent de la musique.

En 2018, la Sacem a réparti des droits à 330 000 auteurs, compositeurs et éditeurs dans le monde, au titre de 2,7 millions d’œuvres.