Engageons-nous tous pour la #SceneFrancaise

Tribune publiée par Scène Française. Nous vivons une crise sanitaire sans précédent, qui a des impacts économiques dramatiques et immédiats pour tout notre pays. Comme d’autres secteurs, la culture est durement frappée, et la situation est catastrophique pour le secteur de la musique, avec plusieurs mois d’arrêt complet des activités (salles, théâtres, studios, discothèques) au moment de l’année où s’ouvre normalement la saison des festivals. A la différence d’autres secteurs d’activité, les professionnels de la musique ne sont pas concernés dans l’immédiat par le déconfinement progressif.

Pour toute la scène artistique française, autrices/auteurs, compositrices/compositeurs, artistes, DJ, techniciennes/techniciens, et leurs partenaires éditrices/éditeurs et productrices/producteurs, cette situation implique une double peine économique : avec la disparition de l’important canal de diffusion de leurs œuvres que sont les concerts, ils subissent une perte de revenus instantanée. Pour les artistes, les créateurs et éditeurs rémunérés grâce aux droits d’auteur, cette perte de revenus s’inscrit dans la durée. Le coup d’arrêt porté aujourd’hui à la diffusion de leurs œuvres génèrera un effondrement de leurs revenus, en droits d’auteur, dans les 12 à 18 mois à venir.

Parce que l’ensemble de nos créateurs et de nos musiciens sont fragilisés, c’est in fine notre diversité culturelle elle-même qui se trouve menacée. Chaque talent déstabilisé, chaque jeune espoir qui ne peut plus se lancer, est un risque d’appauvrissement concret et durable pour notre paysage musical. Il y a urgence à ce que nous donnions, à tous ceux qui font rêver, les moyens de continuer à vivre.

Le lancement de l’opération #SceneFrancaise est un mouvement de solidarité, mais aussi de responsabilité, vis-à-vis de la culture « Fabriquée en France ». Diffuser plus d’œuvres francophones et françaises, qu’il s’agisse de pop, de rock, d’électro, de jazz, de rap, de musiques du monde, de musique classique contemporaine…sur les antennes et dans les programmations c’est assurer un avenir aux artistes de notre pays, leur assurer des revenus en droits d’auteur, et leur permettre de toucher un public large et curieux.

Dans de nombreux pays, aussi bien en Australie qu’en Allemagne ou en Italie, les radios et télévisions, publiques comme privées, soutiennent leurs artistes locaux. La France, souvent regardée comme un exemple en matière de politiques culturelles, ne doit pas être à la traîne. Déjà, certaines d’entre elles se sont fortement engagées, en donnant par exemple plus de place sur leurs antennes aux productions françaises, et en soutenant aussi les festivals annulés pour qu’ils vivent sur leurs ondes.

Sur un plan sociétal et économique, la crise nous oblige toutes et tous à reconsidérer notre manière de vivre, de consommer, et de produire. Ces dernières semaines, de nombreux artistes et personnalités soulignent cette nécessité de rebâtir notre souveraineté artistique et numérique en France comme en Europe. Mais la perte de notre souveraineté n’est pas uniquement liée à la délocalisation des moyens de production – même si pour le moment, il s’agit de l’exemple le plus visible et critique.

Le #FabriqueEnFrance reprend des couleurs, et du sens, pour tous les types de productions, y compris les œuvres culturelles : une culture dynamique, qui rayonne, est un vecteur essentiel de la souveraineté d’un pays. Nous disposons en France d’une création riche et vivante, notamment musicale. C’est plus que jamais le moment de la valoriser, de la diffuser, de la faire rayonner. Radios, télévisions, plateformes, diffuseurs, acteurs de la musique : Soutenons ensemble la #SceneFrancaise !

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