Hommage À Johnny Hallyday

On l'appelait l'idole des jeunes mais il était la star de trois générations. Et un artiste exceptionnel qui a interprété près de 1 300 œuvres, créées par plus de 800 auteurs et compositeurs. Plus qu'une icône, un monument.

Que je t'aime, que je t'aime… C'est le cri que lançaient depuis plus de cinq décennies les admirateurs de celui que l'on a toujours désigné par son seul prénom. Un engouement qui a traversé les époques et les modes, transmis de père en fils, de grand-parents en petit-enfants.

Yéyé juvénile, rocker au grand cœur, motard baroudeur, guerrier pacifiste ou vieille canaille amicale, Johnny est toujours resté Johnny, entre violence et violon. Monstre sacré et bête de scène, toute la musique qu'il aimait, il a réussi à nous la faire aimer, grâce à une aura et un panache qui n'avaient rien à envier aux plus grandes stars de la musique anglo-saxonne.

Près de mille trois cent titres enregistrés, plus de 100 millions de disques vendus, une cinquantaine d'albums studio, une trentaine de live, près de deux cent tournées avec plus de 28 millions de spectateurs, du Golf Drouot au Stade de France, les chiffres donnent le tournis. Ralph Bernet (« L’idole des jeunes »), Manou Roblin (« Carole »), Jean-Jacques Debout (« Pour moi la vie va commencer »), Georges Aber (« Les coups », « Jusqu’à minuit »), Long Chris (« Génération perdue », « Gabrielle »), Jean Renard, Gilles Thibault (« Entre mes mains », « Que je t’aime », « Je suis né dans la rue », « Requiem pour un fou », « Ma gueule »), Philippe Labro (« Essayez »), Michel Mallory (« Toute la musique que j’aime », « Un jour viendra », avec son fils David), Pierre Billon et Jacques Revaux (« J’ai oublié de vivre »), Didier Barbelivien (« Elle m’oublie »), Michel Berger (« Tennessee »), Jean-Jacques Goldman (« Laura », « J’oublierai ton nom », « L’envie »), Etienne Roda Gil et David Hallyday (« Mirador », « Sang pour sang »), Claude Lemesle, Jean Fauque, Eric Chemouny, Gérard Layani… Une immense carrière qui se décline en auteurs et compositeurs, trop nombreux pour être tous cités, puisqu’on y retrouve même Françoise Sagan. Johnny Hallyday a tout chanté, de Brel à Piaf en passant par Polnareff, Balavoine, Bashung, Art Mengo, Obispo, Zazie (« Allumer le feu »), De Palmas, Miossec, Bécaud et Aznavour (« Retiens la nuit »), tout osé, renaissant cent fois de ses cendres à l’image de ce « Phoenix » que lui avait dédié naguère Michel Sardou… Mais ce n’est rien en regard des foules, des émotions qu’il souleva dans notre pays à chacune de ses apparitions. Car sa longévité exceptionnelle ne fut pas due qu'à ses seuls talents d'interprète et de showman. Jean-Philippe Smet, alias Johnny Hallyday, représente un pan de l'histoire de France, une sorte d'ami fidèle à travers crises et bouleversements, tempêtes et mutations. Chanteur, acteur (une pièce de théâtre et plus d'une vingtaine de films avec les plus grands réalisateurs, de Jean-Luc Godard à Claude Lelouch, en passant par Costa Gavras et Patrice Leconte), personnalité musicale et médiatique, père de famille et artiste familial.

Malgré ses graves soucis de santé, il avait repris la route en compagnie des Vieilles Canailles en 2017 et prévoyait une tournée baptisée Rock and Blues pour 2018. Deux ans avant, il avait intitulé son album Rester Vivant. On aura toujours en nous quelque chose de Johnny.


« Johnny nous a quittés, mais devient définitivement le symbole des années 60 et du Rock’n’roll dont il restera le légendaire porte-parole en France. Ayant réalisé plusieurs enregistrements avec lui, je peux témoigner qu'il était resté l'éternel gamin amoureux du Rock, à la fabuleuse énergie, un interprète fascinant. », Jean-Claude PETIT compositeur, Président du Conseil d’administration de la Sacem


DISCOGRAPHIE (forcément) SELECTIVE

1964 : Johnny reviens (les rocks les plus terribles)
1969 : Rivière…ouvre ton lit
1971 :Flagrant délit
1983 : Entre violence et violon
1985 : Rock'n'roll attitude
1995 : Lorada
1999 : Sang pour sang
2008 : Ça ne finira jamais
2014 : Rester vivant