La Sacem organise une Journée de Solidarité  en soutien à la Scène Française,  gravement menacée par la crise sanitaire et économique

Ce lundi 7 décembre, en cette période troublée et particulièrement dure pour la culture, c’est une édition singulière des Grands prix Sacem, placée sous le signe de la solidarité et de la création française qui voit le jour.
A l’occasion de l’annonce du palmarès des Grands Prix, la Sacem organise, avec le soutien de ses partenaires, une grande Journée de Solidarité en soutien à la Scène Française - les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, et plus largement tous les professionnels du secteur. A une heure où toute la fillière est dans un état critique, la Sacem souhaite sonner l'alarme et, tout en réaffirmant ses engagements envers ses membres, appeler à la mobilisation générale pour soutenir le monde de la musique.

Déjà catastrophique, la situation du secteur musical continue de s’aggraver
 
En cette journée du 7 décembre, la Sacem rappelle que la scène française est à l’arrêt depuis 9 mois : interruption des festivals et des rendez-vous culturels, fermeture des lieux où l’on diffuse de la musique (bars, cafés, restaurants, discothèques), limitation des tournages et des enregistrements, fermeture pendant plusieurs semaines – heureusement terminée - des canaux physiques de distribution de biens culturels….
 
Selon les chiffres d’EY, actualisant les données d’une étude réalisée en juin, la diminution d’activité de la filière musicale en 2020 par rapport à 2019, est de l’ordre de -48%, soit plus de 5 milliards d’euros de pertes. La Sacem estime à ce jour, pour 2020 – 2021, une perte de collectes de 280 millions d’euros  
 
Ce désastre économique se traduit par une très grande fragilisation des professionnels du secteur et en premier lieu des auteurs, des compositeurs et des éditeurs de musique, membres de la Sacem. Depuis des mois, de très nombreux créateurs de musique, ainsi que les auteurs de doublage et de sous-titrage, réalisateurs, humoristes… ne peuvent en effet plus pratiquer leur métier, ni vivre de leurs revenus. C’est un coup très dur porté à des métiers essentiels mais précaires, de la filière musicale.
 
Aujourd’hui, le secteur de la musique est à un point de bascule et l’aggravation continue de la situation pourrait avoir dans quelques mois des conséquences dramatiques sur le plan social : sur les 257 000 emplois recensés dans le secteur musical avant la crise, entre 100 000 et 120 000 peuvent être considérés comme menacés du fait de l’exposition au risque des métiers de la musique et de leur interdépendance.
 
De plus, cette situation présente une menace majeure pour le renouvellement des talents et pour la diversité culturelle de la France qui contribue puissamment à son attractivité. Déjà, de très nombreux artistes abandonnent leur métier, faute de pouvoir en vivre ; et de très nombreux espoirs de la musique risquent de ne jamais éclore, faute de pouvoir s’appuyer sur un écosystème solide.

 
Des engagements réaffirmés pour accompagner les créateurs
 
Devant cette situation, la Sacem prolonge et complète les engagements qu’elle a pris dès le début de la crise, pour accompagner ses membres (176 000 sociétaires) – auteurs, compositeurs, éditeurs mais aussi poètes, humoristes… Son action a pris plusieurs formes :
  • Mise en place dès fin mars d’un plan d’urgence comprenant un fonds de secours, des avances exceptionnelles de droits d’auteur, un renforcement du programme d’aide aux éditeurs….
  • Sensibilisation des pouvoirs publics, en France comme en Europe, sur les besoins des créateurs, débouchant sur des mesures spécifiques dans le cadre du Centre National de la Musique ou du plan de relance 
  • Recherche de nouveaux revenus liés aux modes de diffusion de demain par la signature de nouveaux accords (partenariat Twitch et Akius) ou par la mise en place d’une rémunération exceptionnelle pour les livestreams : une opportunité de source de revenus complémentaire pour ses membres dans ce contexte d’arrêt de la scène musicale.
    Attentive aux évolutions des usages et des pratiques, la Sacem a tenu à prendre en compte ce mode de diffusion en plein essor mais rappelle néanmoins ses limites. Le livestream ne pourra à lui seul, compenser les pertes de revenus liées à l’arrêt du live.
Devant la prolongation de la crise, la Sacem s’engage à reconduire pour 2021 son fonds de secours et à proposer de nouvelles avances exceptionnelles de droits d’auteur, pour accompagner la trésorerie de ses membres. Elle va aussi renforcer son programme d’aide et d’accompagnement au développement éditorial et ses aides directes aux auteurs - compositeurs pour investir sur le répertoire de la Scène Française et soutenir la relance.

 
Une journée pour renforcer la mobilisation en faveur de la Scène Française

 
Au-delà de son action propre, la Sacem veut impulser un mouvement de fond pour sauver la musique grâce au soutien fort et solidaire de tous ses acteurs – médias, plateformes, influenceurs, amateurs. C’est le but de la grande Journée de Solidarité, qui se déroule ce 7 décembre et qui est organisée avec le soutien de ses partenaires.
 
A cette occasion la Sacem a fait un geste fort en renonçant à la Cérémonie des Grands Prix Sacem afin de transférer le budget d’organisation aux aides directes en direction des auteurs, compositeurs et éditeurs. Elle a cependant décidé de maintenir symboliquement un palmarès et de le communiquer sous un format différent, afin de valoriser le travail des artistes et la diversité de la création musicale française. (voir le détail du palmarès en annexe).

A partir du 7 décembre les sites et les réseaux sociaux de la Sacem, de Radio France et de Public Sénat relaieront cette opération. Ils mettront en avant des portraits audiovisuels donnant la parole aux auteurs, compositeurs et éditeurs lauréats du palmarès mais aussi à d’autres créateurs des différents répertoires, afin qu’ils puissent partager leur expérience des 9 derniers mois, leurs inquiétudes et leurs espoirs pour l’avenir.
Ces témoignages étant enrichis de contenus extraits des archives de l’INA, partenaire de l’opération. Cette opération sera accompagnée par une campagne d’affichage à partir du 9 décembre.

La Sacem veut ainsi appeler à la mobilisation des diffuseurs et des amateurs de musique.
En effet, plus les médias et les plateformes diffuseront de morceaux ou de playlists de la Scène Française, et plus les Français en écouteront, plus les droits d’auteur reversés aux créateurs seront importants. Diffuser le maximum de productions françaises ne leur coûte pas 1€ de plus.
En effet, que l’on passe du répertoire français ou international, le montant payé pour les droits d’auteur est le même, ce sont les bénéficiaires de ces droits qui changent.
 
Et pour donner encore davantage de retentissement à cette opération, chacun est appelé à partager ses coups de cœur sur les réseaux sociaux, avec le signe de ralliement #SceneFrancaise.  Pour mémoire, la première opération Scène Française organisée pendant l’été avait été suivie par 250 radios nationales et locales, et les titres francophones avaient progressé de 15% dans les playlists des sites de streaming. 


Un appel aux pouvoirs publics
 
En cette fin d’année, la Sacem appelle aussi les Pouvoirs Publics à étendre les mesures destinées au secteur musical. Certes les mesures gouvernementales ont déjà apporté un soutien sans précédent au secteur, notamment dans le cadre du plan de relance à la culture, avec 432 M€ d’aides directes pour le spectacle vivant, et 210 M€ pour la musique via le Centre National de la Musique.
 
Néanmoins, les auteurs, les compositeurs et les éditeurs de musique n’ont pour l’instant bénéficié de pratiquement aucun des dispositifs mis en place pour les secteurs culturels.
 
Concrètement, la Sacem recommande donc la mise en œuvre des mesures suivantes :
  • La mise en place d’un fonds de compensation des pertes des professionnels (30 M€) : géré par les organismes de gestion collective, il permettrait de compenser une partie des pertes de revenus des auteurs, des compositeurs et des éditeurs.
  • Un plan de mesures visant à mieux rémunérer la création dans le contexte du confinement et des restrictions de rassemblement : abondement aux diffusions en ligne, même gratuites ; co-financement de concerts en situation réelle, mais sans public ; financement d’une solution de commerce électronique de proximité pour les acteurs culturels…
  • L’ouverture du crédit d’impôt aux éditeurs de musique, pour réparer la rupture d’égalité qui existe entre éditeurs, d’une part, et producteurs de disques et de spectacles, d’autre part
« Les auteurs, les compositeurs et éditeurs de musique sont le premier maillon de la filière musicale, mais aussi le plus fragile. A ce jour, les indispensables mesures d’accompagnement à la filière musicale de l’Etat n’en prennent pas la mesure.
Chacun doit garder à l’esprit que les auteurs, compositeurs et éditeurs ne sont rémunérés que lors de la diffusion de leurs œuvres ou, dans de trop rares cas, quand ils reçoivent une commande. Depuis le début du confinement, les occasions de travailler ont fondu comme neige au soleil. A partir d’aujourd’hui c’est la double peine : les œuvres qui n’ont pas pu être créées ne seront pas payées, et les droits d’auteur de celles qui ont été moins diffusées sont en baisse sévère.
Pour notre diversité musicale, nous devons à tout prix permettre à nos créateurs de continuer à créer. Comme dans d’autres secteurs, nous appréhendons la « génération sacrifiée », qui pour notre paysage musical serait synonyme de « trou d’air » dans le renouvellement des talents.
Nous voulons provoquer ainsi une prise de conscience collective pour préserver ensemble une part essentielle de notre culture. Nous lançons un appel aux médias et au public : Quel que soit votre genre préféré, chaque fois que vous donnez une chance de plus à la Scène Française, chaque fois que vous proposez une nouvelle œuvre sur vos réseaux, c’est un peu de notre vivre ensemble que vous nous aidez à construire. Demain, les créateurs de la musique espèrent pouvoir continuer à nous faire rêver, ensemble.», explique Bruno Lion, président du Conseil d’administration de la Sacem.
 
« La crise que nous vivons est terrible pour la musique qui est un secteur fragile, comptant de nombreuses TPE, PME et micro-entreprises. Depuis le début de cette période extrêmement difficile, la Sacem s’est totalement mobilisée pour aider tous ceux qui font vivre la musique au quotidien. Elle est plus que jamais déterminée à continuer d’agir au service de ses sociétaires et de ses clients et à plaider leur cause auprès des pouvoirs publics. Mais aussi indispensable qu’il soit, cet engagement permanent ne peut pas suffire à réparer les effets de cette crise. Aujourd’hui, la musique a besoin de l’aide de tout le monde. C’est le message que nous voulons faire passer avec cette Journée de Solidarité et avec cette nouvelle édition de l’opération Scène Française que nous avions initiée avec succès au printemps », explique Jean-Noël Tronc, directeur général - gérant de la Sacem.

 
Les membres Sacem ont répondu à notre appel et apportent leur message de soutien à toute la scène française !
Suzane, Hoshi, Dominique A, Tété, Malik Djoudi, Jane Birkin, Ayo, Cerrone, Karol Beffa…et tant d'autres, découvrez leurs témoignages vidéos 


 
Pour plus d'informations sur le palmarès des Grands Prix Sacem CLIQUEZ ICI

ANNEXES – PALMARES GRAND PRIX SACEM 2020
 
Grand Prix du jazz
Thomas ENHCO
 
Grand Prix des musiques du monde
Oumou SANGARE
 
Grand Prix des musiques urbaines
Suprême NTM – Joey Starr et Kool SHEN
 
Grand Prix des musiques électroniques
RONE

Grand Prix de la musique pour l’image
Jorge ARRIAGADA
 
Grand Prix de l’auteur-réalisateur de l’audiovisuel
Marion SARRAUT
 
Grand Prix de la musique classique contemporaine (jeune compositeur)
Olivier CALMEL
 
Grand Prix de la musique classique contemporaine (carrière)
Régis CAMPO
 
Grand Prix du répertoire jeune public
Tartine REVERDY
 
Grand Prix de l’humour
Alain BERNARD
 
Grand Prix de l’édition musicale
BUDDE MUSIC FRANCE – Cécile Bernier
 
Grand Prix du répertoire Sacem à l’export
Aya NAKAMURA

Prix Rolf Marbot de la chanson de l’année

« À NOS HEROS DU QUOTIDIEN »
Interprète : SOPRANO
Compositeur : Florian ROSSI
Auteur : SOPRANO
 
Prix Francis Lemarque de la révélation
POMME
 
Grand Prix de la chanson française (créateur-interprète)
Philippe KATERINE
 
Grand Prix de la chanson française (créateur)
Jérôme ATTAL
 
Prix Spécial de la Sacem
Maxime LE FORESTIER
 
Prix de l’oeuvre internationale de l’année
« bad guy »
Interprète : Billie EILISH
Auteurs/Compositeurs : Finneas Baird O’CONNELL, Billie EILISH
 
Grand Prix de la SDRM
« DJADJA »
Interprète : Aya NAKAMURA
Compositeurs : Alois ZANDRY, MACHYNIST, SOME1NE
Auteur : Aya NAKAMURA

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A propos de la Sacem

La musique accompagne nos vies et, depuis 169 ans, la Sacem accompagne celles et ceux qui la créent.
170 000 auteurs, compositeurs et éditeurs l’ont choisie pour gérer leurs droits d’auteur. Porte-voix des créateurs, partenaire de confiance des diffuseurs de musique, la Sacem agit pour faire rayonner toutes les musiques, dans leur diversité.
Société à but non lucratif, la Sacem contribue à la vitalité et au rayonnement de la création sur tous les territoires, via un soutien quotidien à des projets culturels et artistiques.

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