Le GESAC dévoile une étude de référence sur le marché européen du streaming

LE STREAMING MUSICAL EN CHIFFRES

Un mode dominant d’écoute de la musique avec :
78% des consommateurs qui déclarent écouter la musique en streaming
524 millions d’utilisateurs de services musicaux ayant un abonnement

Une offre en expansion avec :
70 millions de titres disponibles sur les services de streaming
8 millions d’artistes présents sur Spotify

Une valeur de la création en baisse avec :
Un tarif initial de 9,99 (euros, dollars ou livres sterling) inchangé depuis 2006 malgré l’inflation et le développement des offres (plus de catalogue, amélioration des fonctionnalités et de la qualité sonore).
Des offres gratuites qui génèrent 10 fois moins de revenus que les offres avec abonnement

Un déclin de l’ARPU (revenu moyen généré par utilisateur) 
Le revenu moyen mensuel par utilisateur est passé de 7 euros en 2015 à 4,4 euros en 2021, sans tenir compte de l’inflation.

Une extrême concentration de la valeur sur quelques artistes et un manque de transparence sur la prescription.

Bruxelles, le 28 septembre 2022 : L’étude sur « la place et le rôle des auteurs et compositeurs dans le marché européen du streaming musical » publiée aujourd’hui fournit une analyse approfondie des causes qui empêchent les auteurs et les compositeurs de connaître une croissance proportionnée et durable de leurs revenus sur un marché du streaming musical en pleine expansion. Cette étude examine les moyens d'accroître les revenus des créateurs et des autres ayant-droits, ainsi que les moyens d'assurer un écosystème musical pérenne pour la création

L'étude commandée par le GESAC a été conduite par le journaliste et expert Emmanuel Legrand, qui a réalisé une analyse de marché fondée sur des études économiques existantes, des études de marché, ainsi que des entretiens et contacts directs avec un large panel de professionnels du secteur de la musique, de services de musique en ligne, de créateurs et d'entreprises de la Music Tech.

Le streaming est incontestablement devenu le moyen dominant d’accéder à la musique et de la consommer, en offrant aux utilisateurs un accès à un très vaste répertoire, avec une écoute de haute qualité, à tout moment et en tout lieu, à un prix abordable.

Mais dans le même temps, pour les créateurs, le revenu mensuel moyen par utilisateur ne cesse de diminuer depuis 15 ans. En 2015, le revenu moyen par utilisateur était de 7,06 euros contre 4,40 euros en 2021.

Les écarts de revenus sont criants entre les offres payantes et gratuites. En effet, l'étude estime qu'un million de streams sur une offre payante génère un montant de droits d’auteur de 1 200 € alors qu'un million de stream ne génère que 200 € de droits d’auteur sur une offre gratuite financée par la publicité. 

L'étude identifie les principales raisons pour lesquelles ce marché florissant et en pleine croissance ne parvient pas actuellement à générer des revenus adéquats pour les créateurs et expose leurs préoccupations et leurs attentes pour une meilleure reconnaissance de la valeur de leur création sur ce marché.

David El Sayegh, Directeur Général Adjoint de la Sacem précise : « Cette étude confirme ce paradoxe que la progression impressionnante du streaming se fait trop souvent au détriment de la création avec des modèles de diffusion qui ne sont pas rémunérateurs pour les auteurs, les compositeurs et les éditeurs, et qui ont tendance à se concentrer sur une petite minorité de titres. Les solutions existent pour redonner de la valeur à la musique, que ce soit en renforçant et en rendant plus attractives les offres par abonnement, ou en posant le principe d’une rémunération minimale par stream pour les offres financées par la publicité. Il est temps de prendre les mesures nécessaires. Pour peser dans ce sens, la gestion collective est plus essentielle que jamais. »

Véronique Desbrosses, Déléguée Générale du GESAC déclare : « Il est temps d'envisager un marché plus équilibré et durable qui ne laisse pas de côté les créateurs qui alimentent cette économie florissante. Grâce aux auteurs et à leurs sociétés, les services de streaming offrent un accès à un important catalogue massif de musique de manière simple et conviviale, mais ne répondent pas aux attentes des créateurs en termes de rémunération et de reconnaissance ».
Elle ajoute : « L'étude apporte un éclairage utile du marché aux décideurs européens ainsi qu'une approche constructive pour la mise en place d'un écosystème du streaming musical plus favorable aux créateurs et donnant accès à plus de diversité ».

Plus d'informations sur l'étude sont accesibles sur sacem.fr