Lettre ouverte - Redevance télévisuelle : la Sacem exprime sa crainte
Monsieur le Président, Monsieur le candidat,
Depuis deux ans d’une pandémie sans précédent, le monde de la culture, et plus particulièrement celui de la musique, avec la fermeture de nombreux lieux de spectacles vivants ou sonorisés, ont été profondément et durablement touchés. En tant que Président de la République, votre politique du « quoi qu’il en coûte », notamment grâce au soutien du Centre National de la Musique, a permis d’aider notre secteur à traverser cette crise d’une manière moins dramatique. Et elle a permis à la Sacem de soutenir et d’accompagner ses membres, les créateurs, qui sont souvent les plus fragilisés.
Alors qu'enfin la levée des restrictions s’annonçait et qu'un espoir de retour à une vie normale apparaissait, la guerre entre la Russie et l'Ukraine a chamboulé une nouvelle fois notre vie, d’une façon la plus terrible. Les conséquences sur le pouvoir d’achat comme sur le moral des Français laissent à la culture, et en particulier à la musique, très peu d’espoir sur leur relance à court-terme.
Et pourtant, c’est dans ce contexte, Monsieur le Président, Monsieur le candidat, que vous avez annoncé votre intention de supprimer la Contribution à l’Audiovisuel Public -la « redevance TV »-, allant à l’encontre de la plupart des grands pays européens comme le Royaume-Uni, l’Allemagne ou l’Italie… et alors même que les chaines et stations de l’audiovisuel public sont plébiscitées par les Français !
Cette contribution permet de garantir le financement de l’audiovisuel public qui joue un rôle majeur dans la promotion et le rayonnement de la création française dans toute sa diversité. Cette contribution constitue également une part importante des ressources des créateurs et des éditeurs de musique, et elle a notamment permis, depuis le début de cette crise, de faire vivre un nombre très important d’entre eux. A titre d’exemple, en 2021, le groupe France Télévision a consacré 50% de son budget au financement de la création et a continué à s’exporter dans le monde entier. Radio France est le premier média radiophonique dont la part des œuvres françaises et de la diversité dépassent de beaucoup celle d’acteurs privés. Tout ceci est le garant de notre liberté d’expression, de notre diversité et de notre démocratie.
Alors, Monsieur le Président, Monsieur le candidat, comment pouvez-vous soutenir une mesure qui fragilise encore plus des milliers des créateurs et toute la filière artistique, que vous avez pourtant défendus en tant que Président ? ET comment pouvez-vous vous rallier aux positions -que vous avez combattues depuis le début de votre quinquennat- de ceux qui, tout en prétendant défendre la grandeur de la France, remettent paradoxalement en cause le principe-même d’un audiovisuel public, qui est pourtant l’une de nos grandes fiertés françaises.
Monsieur le Président, Monsieur le candidat, au nom de tous les créateurs, au nom de tous ceux qui aiment passionnément la culture et la musique et au nom de tous ceux qui sont profondément attachés au service public de la culture et de l’information, nous vous demandons très solennellement de garantir la stabilité et la pérennité du financement de l’audiovisuel public, qui est l’un de nos principes démocratiques fondamentaux. Ce principe intangible ne saurait être une variable d’ajustement ; il ne saurait aujourd’hui ou demain dépendre d’aléas budgétaires, des lois du marché ou de considérations politiciennes. Ce principe doit être garanti inconditionnellement.
Monsieur le Président, Monsieur le candidat, nous vous demandons de rassurer au plus vite tous ceux qui se battent pour le modèle unique de la France qui sait allier l’exception culturelle à l’innovation et la sauvegarde de notre indépendance au rayonnement international de nos forces créatives.
Monsieur le Président, Monsieur le candidat, nous appelons au plus vite à l’ouverture d’un grand débat sur la promotion de la création française dans toute sa diversité et sa rémunération qui sont aujourd’hui remis en cause par les nouveaux modes de consommation de contenus sur Internet, comme le replay, par la concentration des médias et par la domination des grandes plateformes internationales.
Patrick Sigwalt, compositeur et président du Conseil d’administration de la Sacem
Cécile Rap-Veber, directrice générale gérante de la Sacem.
Depuis deux ans d’une pandémie sans précédent, le monde de la culture, et plus particulièrement celui de la musique, avec la fermeture de nombreux lieux de spectacles vivants ou sonorisés, ont été profondément et durablement touchés. En tant que Président de la République, votre politique du « quoi qu’il en coûte », notamment grâce au soutien du Centre National de la Musique, a permis d’aider notre secteur à traverser cette crise d’une manière moins dramatique. Et elle a permis à la Sacem de soutenir et d’accompagner ses membres, les créateurs, qui sont souvent les plus fragilisés.
Alors qu'enfin la levée des restrictions s’annonçait et qu'un espoir de retour à une vie normale apparaissait, la guerre entre la Russie et l'Ukraine a chamboulé une nouvelle fois notre vie, d’une façon la plus terrible. Les conséquences sur le pouvoir d’achat comme sur le moral des Français laissent à la culture, et en particulier à la musique, très peu d’espoir sur leur relance à court-terme.
Et pourtant, c’est dans ce contexte, Monsieur le Président, Monsieur le candidat, que vous avez annoncé votre intention de supprimer la Contribution à l’Audiovisuel Public -la « redevance TV »-, allant à l’encontre de la plupart des grands pays européens comme le Royaume-Uni, l’Allemagne ou l’Italie… et alors même que les chaines et stations de l’audiovisuel public sont plébiscitées par les Français !
Cette contribution permet de garantir le financement de l’audiovisuel public qui joue un rôle majeur dans la promotion et le rayonnement de la création française dans toute sa diversité. Cette contribution constitue également une part importante des ressources des créateurs et des éditeurs de musique, et elle a notamment permis, depuis le début de cette crise, de faire vivre un nombre très important d’entre eux. A titre d’exemple, en 2021, le groupe France Télévision a consacré 50% de son budget au financement de la création et a continué à s’exporter dans le monde entier. Radio France est le premier média radiophonique dont la part des œuvres françaises et de la diversité dépassent de beaucoup celle d’acteurs privés. Tout ceci est le garant de notre liberté d’expression, de notre diversité et de notre démocratie.
Alors, Monsieur le Président, Monsieur le candidat, comment pouvez-vous soutenir une mesure qui fragilise encore plus des milliers des créateurs et toute la filière artistique, que vous avez pourtant défendus en tant que Président ? ET comment pouvez-vous vous rallier aux positions -que vous avez combattues depuis le début de votre quinquennat- de ceux qui, tout en prétendant défendre la grandeur de la France, remettent paradoxalement en cause le principe-même d’un audiovisuel public, qui est pourtant l’une de nos grandes fiertés françaises.
Monsieur le Président, Monsieur le candidat, au nom de tous les créateurs, au nom de tous ceux qui aiment passionnément la culture et la musique et au nom de tous ceux qui sont profondément attachés au service public de la culture et de l’information, nous vous demandons très solennellement de garantir la stabilité et la pérennité du financement de l’audiovisuel public, qui est l’un de nos principes démocratiques fondamentaux. Ce principe intangible ne saurait être une variable d’ajustement ; il ne saurait aujourd’hui ou demain dépendre d’aléas budgétaires, des lois du marché ou de considérations politiciennes. Ce principe doit être garanti inconditionnellement.
Monsieur le Président, Monsieur le candidat, nous vous demandons de rassurer au plus vite tous ceux qui se battent pour le modèle unique de la France qui sait allier l’exception culturelle à l’innovation et la sauvegarde de notre indépendance au rayonnement international de nos forces créatives.
Monsieur le Président, Monsieur le candidat, nous appelons au plus vite à l’ouverture d’un grand débat sur la promotion de la création française dans toute sa diversité et sa rémunération qui sont aujourd’hui remis en cause par les nouveaux modes de consommation de contenus sur Internet, comme le replay, par la concentration des médias et par la domination des grandes plateformes internationales.
Patrick Sigwalt, compositeur et président du Conseil d’administration de la Sacem
Cécile Rap-Veber, directrice générale gérante de la Sacem.